Revue de presse
Adriano Sinivia s’est amusé à jeter des ponts entre deux œuvres si dissemblables, à travers, par exemple, un lit traversant la scène les deux fois, ou les brusques envols de chaque héroïne, l’un onirique, l’autre jubilatoire ; plus subtil encore, le rappel du portrait animé d’Alexandre par un reflet de Tobia Mill ayant son autonomie propre. Pour Martinu, la mise en scène très inventive invite le spectateur à se laisser porter par cette fantaisie délirante. Au contraire, l’univers assez conventionnel de la farce rossinienne gagne à être exploité avec une profusion de couleurs et de trouvailles diverses qui n’empêchent nullement d’ancrer cette sordide histoire de mariage arrangé dans la réalité de la société industrielle du XIXème siècle ; une partie de l’action se situe dans la manufacture même de Mill, face à la Tamise, avec un réalisme de détails tout à fait truculents !
Thierry Guyenne (mars 2003)
L’Opéra de Rennes avec une nouvelle production où l’ironie se fait onirisme, et vice versa, en un spectacle joyeusement déjanté. Le metteur en scène souligne le surréalisme du livret, faisant d’Armande une femme au bord de la crise de nymphomanie, hanté par se rêves, qui voit bien tôt des Alexandre partout. Le travail de Sinivia, théâtre du mouvement et de l’astuce fait beaucoup pour l’animation, la vie du plateau.
Benoit Fauchet (avril 2003)
Adriano Sinivia (metteur en scène) et Enzo Iorio (décor) auront été les rois de la fête. « Alexandre bis» et « La Cambiale di Matrimonio » ne sont pas des chefs-d’œuvre, ce sont des opéras bouffe bien ficelés, de bonne tenue, très différents, qui ne demandent qu’a être enlèves pour être fort divertissants. « Enlevés »? Pas de problème avec les susdits : les êtres et les choses (armoire, lit, pupitre, rat téléguidé, vélo, etc.…) circulent, glissent, s’envolent, apparaissent ou disparaissent comme par magie. Nous sommes dans un monde enchanté, la fantaisie règne sur un univers bon enfant. Les décors se transforment instantanément. Les costumes récitent la gamme, chaque comédien portant une couleur et une seule.
Gérard Pernon (février 2003)